Les affres de l'amour

Tragikomödie zum Thema Liebe und Leid

von  Roger-Bôtan

Il est minuit passé, la lune s’éteignit,
Les Pléiades aussi, il est tard dans la nuit,
Le temps s’en va, je suis dans mon lit toute seule…
C’est encor du Sappho ! c’est trop fin pour ma gueule !
Ces grimoires anciens… Nul brasier ne détruit
Le contenu abstrait et sec des manuscrits,
Tandis qu’un cœur qui vit, où des passions pullulent,
Même plongé dans l’eau glacée, émerge et brûle…
Je me contenterai du jars de la banlieue,
Le voilà : les gonziers, les keums, esgourdez-le !
La constance d’un homme est en raison inverse
De la stabilité et du punch de sa verge,
Et sa fidélité finit le plus souvent
Après le premier fuck, ou pendant, ou avant !
Si les mecs par miracle étaient changés en dames,
Ils fleuriraient partout le long des macadams !
Ils feraient concurrence à toutes les gadoues,
Les forçant à bosser ailleurs et n’importe où,
Et à redevenir honnêtes, voire vierges.
Alors dans ce bas-monde il n’y aurait d’asperges
Que dessur ces nouveaux matelas ambulants,
Ces gugus transformés, criant sous leurs clients !
Quant à ce wagon-lit, honte du peuple thrace,
Qu’il a le mauvais goût de kiffer, cette garce,
Qu’en ce moment il fourre à couilles rabattues,
Il la remplacera par une autre laitue !
Oui, il mettra son lard dans un autre saloir !
Rhodopis pleurera, seule dans son plumard,
Et la sachant larguée, comme moi, et déçue,
Moi, je prendrai mon pied, riant comme un bossu !
Quel gluc qu’il ait foiré, ce putain de suicide !
À quoi bon ce plongeon dans la substance fluide ?
C’est comme si j’avais pissé dans un violon.
D’ailleurs, cette ablution m’a remise d’aplomb.
Je ne suis pas nana à gober de couleuvres,
Aussi, pour me venger, vais-je me mettre à l’œuvre.
Je n’oublierai jamais, jusqu’au dernier carat,
Ta traîtrise, fais gaffe à ma colère, ingrat !
Mais si tu l’envoies yèche et que tu me reviennes,
Je laisserai tomber ma rebiffe et ma haine.
Repointe-toi, honteux, prie-moi de t’excuser !
Réaime-moi ! Tu peux même me rebaiser
Les pieds ; tu as le choix : mon amour ou tes dettes...
Je dis n’importe quoi ! Ses lettres et ses traites,
Je les déchirerai et foutrai les morceaux
Dans une porcherie : que les savants pourceaux
Recomposent, devant qu’ils deviennent schnitzel,
Avec leurs groins baveux les morcifs du puzzle !
Ses cadeaux, ses bijoux, ses perles de mes deux,
Je vais les fiche aussi aux cochons crapoteux,
Pour qu’on voie ma fierté, mon esprit magnanime !
Oh ! qui pourrait enfin m’expliquer cette énigme :
Pourquoi, si brusquement, son amour s’est éteint ?
Pourquoi il la préfère à moi, cette catin ?
Je n’y bite que tchi. Je m’aime bien, moi-même.
C’est normal de m’aimer tout comme moi je m’aime :
Y a pas photo avec mon look et ma beauté…
Est-il sourd et aveugle ? ou un âne bâté ?
Oh ! fais-le revenir, je t’en prie, au plus vite,
Et je t’absous de tous tes péchés, Aphrodite !


Anmerkung von Roger-Bôtan:

Das ist ein Auszug aus meinem Theaterstück. Eine der weiblichen Hauptfiguren, verlassen von ihrem Geliebten, beschimpft nach einem fehlgeschlagenen Selbstmordversuch das gesamte männliche Geschlecht und die Liebesgöttin selbst, ist aber bereit alles zu vergessen und zu vergeben, wenn er zu ihr zurückkehrt.

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