Les gladiateurs

Symbolgedicht zum Thema Historisches

von  Roger-Bôtan

Quand, vers le soir, les bruits de la rue et des halles
se dissolvent dans l’air et le calme s’installe
au cœur du Vatican, Saint-Pierre, en somnolant,
se repose, serein, sous les nuages blancs.
Là-bas, où, paraît-il, dieux et rois se rassemblent
comme jadis, sortant de bains, palais et temples,
foule sculptée, mi-nue, visages solennels,
prête aux amusements et aux combats mortels,
marchant sur les dessins des vieilles mosaïques
où Triton, entouré de Chimères mythiques,
conduit ses palefrois, — là-bas, près de l’entrée,
d’un peuple vigoureux on distingue les traits.
Ils me sont familiers : l’épais sourcil qu’ils froncent
en muette question qui reste sans réponse,
cette force d’esprit et cette noble audace :
ce sont des prisonniers, ce sont des guerriers daces.
C’est là qu’un jour, scrutant les marbres de la salle,
je répétais les noms de mon pays natal
et murmurais tout bas : — Que fais-tu, Slave austère,
seul parmi ces gens-là qui méprisent ta terre ?
Personne ici — femme, homme, esclave ou empereur —
n’épargnera celui qui tombe en gladiateur.
Ces viveurs sont d’avis que les Daces ne vivent
que pour se battre à mort devant leur foule oisive
et fournir des légions de vaillants mercenaires
à des rois pour lesquels ils s’entretuent en guerre.
Quand l’ancien Colisée, délabré par le temps,
se sera apaisé, aux yeux des descendants
de l’implacable plèbe avide de plaisirs
que la vue de la mort ne fait que divertir
ces mornes combattants, où qu’ils aillent se battre —
sur le champ de bataille ou dans l’amphithéâtre —
auront le même sort qu’aux époques passées :
de combattre au milieu de spectateurs blasés
et mourir, dents serrées, l’œil hagard et farouche.
Lorsqu’un d’entre eux, blessé, souillé de taches rouges,
vers des hommes sauvés par lui d’un grand péril
tendra en suppliant les bras, qu’entendra-t-il ?
Encore des huées, des jurons humiliants !
Une hétaïre va s’écrier en riant:
— Achève ! achève-le ! Il râle hors d’haleine !
On a bien applaudi sa lutte dans l’arène
(comme ils savent mourir, cependant, ces barbares !).
Il nous faudra longtemps attendre une bagarre
pareille, un tel combat de lions ! ... Allons-nous-en !
Pourquoi le regarder se raidir dans le sang ?



Anmerkung von Roger-Bôtan:

D'après une poésie d'Athanase Foeth.

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Kommentare zu diesem Text

Letitia_M (42)
(22.01.09)
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 Roger-Bôtan meinte dazu am 22.01.09:
Die Welt von heute ist ebenfalls nicht so ganz ohne Grausamkeiten, finde ich.
Letitia_M (42) antwortete darauf am 22.01.09:
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